11/07/20255 min

Quels frais juridiques anticiper pour sa boutique en ligne ?

De L'équipe PrestaShop

Gérer une boutique en ligne prospère signifie déjà avoir franchi avec succès de nombreuses étapes cruciales. Vous avez déjà surmonté les enjeux liés au catalogue, à la logistique, au SEO ou à l’expérience client… mais avez-vous une vision aussi claire sur les aspects juridiques de votre activité ? Parfois négligés dans l’élan entrepreneurial, les frais juridiques sont pourtant coûteux et constituent un véritable risque s’ils ne sont pas correctement anticipés. Afin de continuer à croître sereinement et sans mauvaises surprises, voici 5 lignes de frais juridiques que tous les gérants de boutiques en ligne ne doivent pas perdre de vue.

1- Les frais liés aux conditions générales de vente (CGV)

Les CGV doivent obligatoirement figurer sur tout site e-commerce. Mais à mesure que votre activité se complexifie (extension vers de nouveaux marchés, diversification des produits, ventes B2B…), vos conditions générales se doivent d’être solides, adaptables et spécifiquement pensées pour votre modèle économique.

Par ailleurs, ces documents doivent ainsi être régulièrement revus et adaptés en fonction des évolutions légales : les réglementations européennes ou nationales sur la vente en ligne, la protection du consommateur ou encore les spécificités propres à certains produits réglementés (alimentaires, cosmétiques, électroniques…).

Quelques points à surveiller :

  • Clarté des informations (prix, livraisons, retours, garanties)
  • Réglementation spécifique aux promotions ou soldes
  • Adaptation à l’internationalisation de votre activité

Pensez à vous rapprocher d’un avocat spécialisé ou à consulter des organismes professionnels reconnus comme la Fevad (Fédération du e-commerce et de la vente à distance) pour vous assurer de la conformité permanente de vos CGV.

Si vous vendez sur des marketplaces comme Amazon, Cdiscount ou Rakuten, vos CGV doivent généralement s’adapter aux conditions spécifiques imposées par ces plateformes, notamment en matière de livraison, de remboursement ou de médiation.

Sachez également que si les CGV n’apparaissent pas sur votre boutique en ligne, vous vous exposez à une amende de 3 000 € pour les entreprises individuelles et 15 000 € pour les sociétés.

2- Les coûts liés à la conformité RGPD et la gestion des données personnelles

Appliqué depuis 2018, le Règlement Général sur la Protection des Données (RGPD) encadre les pratiques de sites e-commerce en matière de gestion des données personnelles dans l’UE. Pour bien comprendre les exigences du RGPD en matière de protection des données et vos obligations, la CNIL (Commission nationale de l’informatique et des libertés) propose des fiches pratiques bien pensées.

En résumé, le RGPD peut être synthétisé en 6 obligations principales :

  • Collectez uniquement les données strictement nécessaires à votre objectif précis (principe de minimisation et finalité).
  • Informez clairement et dès le départ les utilisateurs sur l’usage exact de leurs données personnelles
  • Facilitez et structurez l’exercice des droits des personnes (accès, rectification, suppression…).
  • Définissez des durées précises et limitées de conservation des données collectées.
  • Sécurisez les données collectées et anticipez les risques associés.
  • Intégrez la conformité RGPD dans une démarche continue d’amélioration et de suivi régulier.

Les informations concrètes à fournir à vos visiteurs vis-à-vis de leurs données sont listées de façon précise sur cet article du gouvernement. Prenez le temps de bien vérifier que toutes ces informations apparaissent car l’absence de seulement l’une d’entre elles peut provoquer une amende de 1 500 €.

Pour vous aider dans ces problématiques complexes relatives à la protection des données personnelles, vous pouvez solliciter un délégué à la protection des données (DPO). En plus d’assurer votre conformité RGPD en interne, le DPO gère les interactions avec la CNIL et vos clients sur le sujet des données personnelles.

En ce qui concerne les newsletters commerciales et l’utilisation de cookies publicitaires ou de suivi, vous ne pouvez pas seulement vous contenter d’informer vos clients. Leur consentement explicite est strictement obligatoire (via une case à cocher par exemple).

À savoir que le traitement des données personnelles sans consentement valide provoque les peines légales les plus lourdes. La sanction peut alors aller jusqu’à 5 ans de prison et 300 000 € d’amende.

3- Dépenses relatives à la protection de la propriété intellectuelle et industrielle

À mesure que votre boutique grandit, la protection de votre image de marque, de vos produits originaux ou de vos innovations est d’autant plus cruciale. Dans ce contexte, une protection juridique proactive permet d’éviter de coûteuses actions en justice a posteriori.

Ces coûts concernent notamment :

  • Le dépôt et surveillance de votre marque commerciale auprès de l’INPI (France) ou de l’EUIPO (Europe). Le coût de dépôt d’une marque commence dès 190 € pour l’INPI et à partir de 850 € pour l’EUIPO et il est valable pour 10 ans.
  • L’enregistrement des modèles ou brevets se fait également via l’INPI et le coût total est de l’ordre de 700 €. Sachez également qu’une taxe annuelle sera à régler et augmentera au fil du temps (38 € la première année jusqu’à 800 € au bout de 20 ans).

Pour vous aiguiller dans ces démarches, vous pouvez faire appel à des cabinets spécialisés en propriété intellectuelle ou aux services en ligne proposés par l’INPI. L’organisme propose d’ailleurs un annuaire des cabinets habilités à vous aider en fonction de votre région.

Si vous êtes victime de contrefaçon, vous pouvez engager une action par mise en demeure voire une action pénale ou civile. Pour ce faire, l’anticipation de ces situations grâce à un bon enregistrement de vos droits est bien sûr essentielle.

Certains secteurs comme les cosmétiques, l’alimentaire, les dispositifs médicaux ou les produits électroniques sont également soumis à des réglementations techniques strictes (normes CE, certificats, mentions légales spécifiques).

4- Coûts relatifs au statut juridique et fiscal de votre entreprise

Votre statut juridique initial est peut-être moins adapté à votre boutique en ligne actuelle, surtout lorsque votre chiffre d’affaires dépasse un certain niveau. Une réflexion approfondie sur la pertinence de votre organisation juridique et fiscale peut alors s’avérer salutaire.

Si la SARL est souvent privilégiée au lancement pour sa simplicité et sa structure rigoureuse, la SAS peut devenir plus pertinente à un stade avancé. Plus souple en matière de gouvernance, la SAS facilite l’entrée d’investisseurs externes et permet une répartition du capital et des rôles au sein de votre entreprise plus facile.

Côté fiscalité, penchez-vous sur le régime le plus adapté à votre croissance actuelle : impôt sur les sociétés (IS) ou impôt sur le revenu (IR). L’IS vous permet notamment de bénéficier de déductions avantageuses sur la rémunération des dirigeants, alors que l’IR pourrait être plus pertinent dans certaines situations spécifiques (structure familiale, investissements particuliers ou stratégie patrimoniale).

Sachez cependant que ces changements impliquent certains coûts administratifs et professionnels. Parmi eux, les frais liés à la publication des annonces légales et les honoraires pour l’accompagnement d’un avocat ou d’un expert-comptable qui sont indispensables pour mener à bien ces démarches.

Bénéficier de l’accompagnement d’un expert-comptable ou d’un avocat spécialisé en droit fiscal représente d’ailleurs un investissement judicieux. En plus d’assurer la conformité de vos démarches, vous serez accompagné afin d’identifier les leviers fiscaux et juridiques les plus pertinents pour maximiser votre retour sur investissement.

5- Gestion des litiges et des contentieux juridiques éventuels

Une boutique en ligne qui prend son envol est généralement synonyme d’un risque de contentieux qui augmente : retards ou erreurs de livraison, produits défectueux, gestion des retours, ou encore conflits commerciaux avec fournisseurs et distributeurs.

Dans cette optique de protection de tous les aspects de votre activité, voici les principaux frais à anticiper :

  • Frais liés à des assurances spécifiques (responsabilité civile professionnelle, assurance cyber risques…).
  • Mise en place d’une politique proactive de gestion des litiges commerciaux (médiation, clauses spécifiques dans vos CGV).
  • Frais juridiques d’accompagnement en cas de procédures judiciaires.

Dans tous les cas, gardez également à l’esprit que toutes les boutiques en ligne doivent proposer à leurs clients le recours à un médiateur en cas de litige. Ce service étant gratuit pour les particuliers, vos visiteurs n’hésiteront pas à s’en servir avant d’intenter une action en justice.

Les internautes peuvent aussi contacter des associations de consommateurs nationales et les centres européens des consommateurs qui peuvent même résoudre des litiges transfrontaliers.

Vu tous les recours possibles pour les consommateurs et les nombreuses lois les protégeant, s’entourer d’un conseil juridique solide et de proximité peut rapidement devenir indispensable, surtout lorsque votre boutique en ligne prend de l’envergure.

Où trouver des informations pertinentes et fiables ?

Plusieurs organismes et associations peuvent vous apporter des réponses ciblées et pertinentes sur ces thématiques juridiques complexes. Vous reconnaîtrez certainement certains organismes déjà mentionnés dans cet article :

  • La Fevad : conseils juridiques spécifiques aux sites e-commerce français.
  • L’INPI et l’EUIPO : protection des marques et des brevets à l’échelle nationale et européenne.
  • La CNIL : toute l’information nécessaire concernant le RGPD et vos obligations concernant la protection des données
  • Le site du gouvernement entreprendre service public qui regorge d’informations et de liens utiles pour l’administration des entreprises
  • Les cabinets d’avocats et de conseils fiscaux spécialisés dans l’accompagnement des boutiques en ligne.

Conclusion

La maîtrise des coûts juridiques est indispensable au fur et à mesure de la croissance de votre boutique en ligne. Ce qui semblait secondaire à vos débuts peut vite devenir structurant : vos CGV, votre politique de données personnelles, vos statuts juridiques ou la protection de votre marque participent directement à votre compétitivité. Prévoir un budget pour toutes ces obligations légales, c’est garantir à votre boutique en ligne un socle solide, fiable, et surtout évolutif. Dans un marché aussi concurrentiel que l’e-commerce, mieux vaut jouer en connaissant les règles plutôt que de les découvrir en cours de route.

 

De L'équipe PrestaShop

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