Brexit : Quel impact pour votre e-commerce ?
Après plusieurs mois de débat, le Brexit est finalement sur le point d’entrer en vigueur le 31 octobre 2019. De quoi s’agit-il précisément ? Comment peut-il impacter votre entreprise, vos clients ? Quelles solutions mettre en place ? Cet article vous donne des recommandations pour anticiper les mesures du Brexit pouvant affecter votre (e-)commerce.
Le Brexit
Le Brexit, association entre « Britain » (Grande-Bretagne) et « Exit » (Sortie), désigne la sortie de l’Union européenne du Royaume-Uni après le référendum organisé en juin 2016. À la suite du vote, plusieurs négociations ont été mises en place afin d’assurer les intérêts économiques de l’Union Européenne et du Royaume-Uni. On parle de deux issues : Le « Soft Brexit » (Brexit souple) et le « Hard Brexit » (Brexit dur). Le premier consiste au retrait du Royaume-Uni en parvenant à un accord avec l’UE. Le deuxième consiste à un retrait sans accord avec l’UE, débouchant ainsi sur des barrières économiques. Par conséquent, c’est bien le Hard Brexit qui préoccupe d’autant que sa tendance est confirmée par Boris Johnson, actuel Premier ministre du Royaume-Uni.
Les enjeux
Le Hard Brexit signe la fin des accords de libres échanges (et leurs avantages) entre l’UE et le Royaume-Uni notamment pour le commerce international. Ainsi, les échanges de marchandises entre les pays de l’UE et le Royaume-Uni seront désormais soumis aux droits de douane ainsi qu’à des réglementations régionales comme le requiert l’OMC (Organisation mondiale du commerce).
Avec 86% des Internautes effectuant des achats en ligne dont 15% effectuant des commandes à l’étranger chaque semaine, le Royaume-Uni est l’un des moteurs du e-commerce en Europe. Sa sortie de l’UE aura donc un impact conséquent pour les e-commerçants et leurs clients. Quels sont les principaux enjeux ?
• Les coûts
Le Brexit soulève rapidement la question des coûts. En fonction des incoterms définis (répartition des frais de transport internationaux entre acheteur et vendeur), vous êtes susceptibles de payer des frais de douane entrainant une baisse de votre marge commerciale.
Vous avez la possibilité de compenser cette baisse en la répercutant sur vos prix mais cela vous rendra moins compétitif. Cette baisse d’attractivité peut entrainer la perte de votre clientèle qui préférera acheter ses produits chez un concurrent ayant supporté les coûts du Brexit et réduit sa marge.
Si vous choisissez de supporter les coûts liés aux douanes, les taxes d’importation à payer par l’acheteur peuvent tout de même être un frein à l’achat. En effet, ces dernières peuvent faire augmenter considérablement le montant d’une commande. De plus, le fait de ne pas savoir précisément le montant de ces taxes peut inquiéter l’acheteur et l’amener à abandonner son panier. Selon les dernières informations du gouvernement britannique, la TVA sera payée par les acheteurs au Royaume-Uni si la valeur du colis ne dépasse pas 135£. Au-dessus de 135£, la TVA sera payée par les vendeurs hors Royaume-Uni.
• Les délais
La fin des accords de libres échanges est synonyme de vérifications approfondies notamment pour les marchandises. Le Brexit peut développer d’autres formes de protectionnisme telles que prioriser le traitement de colis « intrazone » au détriment de colis « interzones ». Il faut alors s’attendre à un allongement du traitement des colis en douanes entrainant un allongement des délais de livraison. Point sensible quand on sait que les consommateurs souhaitent et se voient proposer des solutions de livraison de plus en plus rapides.
S’il est important de prendre en considération les délais de livraison, il est tout aussi important de prendre en compte les délais de retours. En effet, ces derniers seront également soumis à des vérifications en douane. Cela retardera le retour en stock des produits pour les e-commerçants d’une part, et le remboursement des clients d’autre part. Il est donc indispensable de mettre en place une logistique optimisée permettant d’atténuer ces impacts et assurer l’activité de votre entreprise.
• Les démarches douanières
Le commerce international nécessite des documents officiels pour identifier, suivre et vérifier la conformité des envois à l’import comme à l’export. Si ces documents sont uniformisés et simplifiés pour les états appartenant à une même zone économique, le Brexit requerra une actualisation des démarches douanières telles que le EORI, le CN23 ou encore le HS Code.
Pour commencer, vous devrez obtenir votre EORI soit un identifiant fourni par la Commission européenne vous permettant d’expédier hors UE. Vous devrez désormais également produire une déclaration de douane CN23 rigoureusement remplie. Celle-ci comprend le HS Code, un code douanier décrivant précisément le type de marchandise que vous expédiez. Celui-ci est un élément déterminant pour le traitement de votre envoi (vérifications, frais), au même titre que la valeur de vos produits.
Les recommandations
• Estimer l’impact des changements
Vous pensez ne pas être concerné par le Brexit ? Avez-vous bien pensé à tout ? Il est préférable d’évaluer l’ensemble des changements éventuels pour votre e-commerce à tous les niveaux : produits, transport, personnel, clients, partenaires, data, moyens de paiement et autres afin de pallier au mieux les différents changements. Tenez-vous informés fréquemment des actualités sur le Brexit.
• Communiquer avec vos clients et vos partenaires
Pensez à vos partenaires et à vos clients. Sont-ils conscients des conditions liées à l’import-export dans leur pays ? Sont-ils conscients des frais et des taxes à payer après le Brexit ? N’hésitez pas à les informer. Frais, taxes, délais sont autant de sujets susceptibles de les intéresser car ils impacteront directement ou indirectement leur activité elle-même liée à la vôtre. Assurez-vous de communiquer de manière efficace en amont. Cela rassurera vos partenaires et vos clients en plus de renforcer votre image professionnelle et d’expert.
• Trouver le bon partenaire pour vos envois internationaux
Un prestataire ayant un accès privilégié et d’étroites relations avec des acteurs postaux locaux tels que Royal Mail pour le Royaume-Uni assurera plus aisément vos envois vers la zone en cas de Hard Brexit. C’est le cas de Spring GDS (filiale internationale de PostNL). Le rôle du prestataire logistique est de faciliter les envois internationaux de votre e-commerce y compris lorsque les conditions de transport sont moins favorables. À titre d’exemple dans le cadre du Brexit, Spring GDS intègre directement à vos étiquettes d’envoi la déclaration de douane CN23 obligatoire pour vos exportations. Ceci accélère les procédures douanières et procure un gain de temps. Aucun autre document supplémentaire n’est alors requis.
Le Brexit peut être abordé sereinement. Il suffit de s’informer et de s’y préparer afin de minimiser tout impact négatif pour son e-commerce. Il peut également présenter des opportunités. En tant qu’e-commerçant vous pouvez diversifier votre stratégie en ciblant davantage le marché national ou encore en explorant de nouvelles destinations. En effet, une éventuelle hausse des prix des e-commerçants du Royaume-Uni ou encore les taxes d’importation peuvent dissuader les acheteurs et les inciter à commander chez e-commerçant national. C’est l’occasion pour vous d’en profiter.